Un moment qu’on suit le travail du prolifique producteur italien Not Waving, à l’origine de morceaux frictionnant l’EBM et l’envers de l’italo-disco à une techno aux structures tout sauf classiques. Après Animals l’année dernière, celui dont le nom est tiré d’un titre du groupe post-punk This Heat est déjà de retour avec Good Luck, un bordel de transe extraterrestre dont on ressort bien secoués.

Saturé à souhait et ne laissant jamais une structure rythmique s’installer plus d’une minute sans se donner le malin plaisir de la couper, l’album et son titre sonnent presque comme un avertissement pour l’auditeur néophyte, celui qui aura du mal à passer la barre des quatre premiers titres. Pourtant, la passade pop avec Marie Davidson sur Where Are We entrouvre la porte à une synthwave acid plus accessible, et définitivement tubesque. Davidson y donne d’ailleurs le nom de l’album, singeant un discours de stewart qui se finit par l’ironique : “Have a nice trip, and good luck.”

Du reste, Good Luck déballe ses valises d’influences new wave et post-punk, toujours sur la ligne décalée d’un producteur qui refuse de prendre sa propre musique au sérieux. Sur la trilogie finale de l’album, Natalizia donne à entendre tout l’éventail de ce qu’il a l’habitude de produire : la voix de Watch Yourself et sa direction clairement post-punk, exhumée du côté sombre des années 80, la rythmique bien techno et le climax EBM de Tools (I Don’t Give A Shit) et, pour finir, Roll Along With The Pain Of It All (I’ll Text U), un track au titre ironique pour une longue plage de synthés mouvante. Et s’il refuse de se faire l’héritier d’une quelconque wave, on peut quand même le confirmer : Not Waving bouge toujours.